Physiopathologie des déséquilibres hydriques
1. contrôle de l’équilibre hydrique :
la quantité d’eau que renferme le l’organisme sain est considérable et rigoureusement constante, cette hydratation se maintient constante grâce un bilan équilibré entre les sorties et les entrées.
Les entrées :
Elles sont constituées principalement par l’eau exogène, la quantité d’eau absorbé est très variable suivant les espèces animales, cette quantité dépend en premier lieu des conditions climatiques : hygrométrie et température extérieur, elle dépend aussi de l’âge des animaux, de la composition des aliments, de la production lactée, des diverses conditions de la vie (déplacements, stabulation, vie à la prairie…ect).
Dans l‘organisme lui même, une certaine quantité d’eau provient du métabolisme cellulaire : c’est l’eau endogène (homme t porc=300ml).
Les sorties :
L’eau est éliminée par les poumons avec l’air expiré, par la peau avec la sueur, par l’intestin avec les fèces, par la mamelle avec le lait, par les reins avec l’urine.
(chez les femelles en lactation : pour une teneur moyenne en eau de 87% dans le lait cette voie d’excrétion représente 17.4 litres d’eau pour une lactation journalière de 20litres).
2. Répartition de l’eau :
L’organisme se divise en 2 secteurs : secteur cellulaire et secteur extra cellulaire, la teneur total de l’organisme en eau représente 60%, l’eau ou liquide extra cellulaire représente 20% du poids corporel
le liquide extra cellulaire se divise en 2 compartiments :
- le compartiment interstitiel ou liquide interstitiel (l’eau qui entoure les cellules).
- le compartiment vasculaire ou intra vasculaire (plasma sanguin et lymphe).
Le transfert de l’eau à l’intérieur de l’organisme est passif, l’eau va se déplacer suivant les différences de pressions et de concentrations, l’eau va se déplacer suivant les différences de pressions et de concentrations.
Il existe 3 grandes différences de pression :
pression hydrostatique : c’est la pression mécanique due à l’éjection du sang par le cœur, cette pression mécanique responsable du phénomène de filtration et qui est le facteur essentiel du transfert d’eau du plasma vers le liquide interstitiel.
Pression oncotique : c’est une pression chimique , liée à la présence d’une différence de concentration en protéines de part et d’autre d’une membrane cellulaire, cette pression est responsable du transfert d’eau vers les secteurs ou la concentration en protéines est plus élevée
La pression hydrostatique tend à chasser l’eau à travers le filtre endothélial, au contraire la pression oncotique tend à ramener l’eau vers le capillaire, dans les conditions normales, les 2 forces s’annulent, car si la tendance est la fuite des constituants plasmatiques dans la branche artériolaire de l’anse capillaire, c’est le contraire qui se produit au niveau de l’anse veineux.
Pression osmotique : c’est une pression liée à la concentration en substance dissoutes, chaque substance dissoute va avoir un pouvoir osmotique, l’eau suit le principe d’osmose , ce phénomène aboutit à la légalisation des concentrations de part et d’autres d’une membrane cellulaire.
Les secteurs cellulaires et extra cellulaires ont une anatomie relative, l’hydratation de chacun d’eux obéit à des influences physiologiques différentes.
Le secteur extra cellulaire : a pour électrolytes fondamental le chlorure de sodium (Na cl) et les sels de sodium constituent la quasi totalité de l’osmolarité extra cellulaire.
Au niveau du liquide intra cellulaire, le potassium est le principal cation intracellulaire, et les sels de potassium forment la quasi totalité de l’osmolarité intra cellulaire.
L’hydratation du secteur cellulaire dépend, elle aussi des électrolytes dus secteur extracellulauire, c’est a dire du milieu dans lequel sont plongées les cellules ou elle subit l’influence de la concentration saline de ces mêmes milieux.
-lorsque une cellule est plongé dans un milieu de pression osmotique « isotonique », elle se trouve en équilibre hydrique normale.
-si cette pression osmotique ambiante augmente, la cellule perds de l’eau et de déshydrate.
-Si cette pression osmotique ambiante s’abaisse, un excès d’eau pénètre dans la cellule et la gonfle.
Toute variation de la pression osmotique extracellulaire entraîne un mouvement d’eau entre les deux secteurs :
3. Etude physiopathologique des troubles de l’hydratation :
3.1. Les deshydratation :
3.1.1 Etiologie :
les causes des deshydratation sont nombreuses, exceptionnellement ces causes agissent isolément :
- diarrhées : les selles diarrhéiques sont riches en électrolytes (Na+, K+, Cl- ,bicarbonates)
- vomissements : entraînant des pertes d’eau parfois considérables et d’électrolytes contenus dans le suc gastrique : Na+, K+, Cl-, H+.
- les sueur : sont également une source de perte d’eau et d’électrolytes.
- l’hyperpnée : entraîne des déperditions d’eau pure sans électrolytes, cette perte d’eau est fonction du rythme respiratoire.
- Défaut d’apport hydrique.
- Les lavages gastriques répètes : les aspirations gastriques, les fistules digestives et ponctions répétées d’ascite.
- Les déperditions de Nacl par les urines se voient essentiellement dans l’insuffisance surrénale chronique.
L’état de deshydratation doit se définirpar une spoliation hydrique mais encore saline, d’ou la distinction de deshydratation :
- Par manque d’eau ou le déficit hydrique est le fait essentiel et primitif (deshydratation primaire).
- Par manque de sel, ou la spoliation électrolytiques est le fait initial , la perte d’eau étant subordonnée (deshydratation secondaire) .
3.1.2 les états de deshydratation :
La deshydratation primaire : l’état de manque d’eau peut résulter de défaut d’apport, néphropathies chroniques,diabète insipide.
Dans tout les cas, le déficit hydrique s’inscrit d’abord dans le compartiment extra cellulaire dont le volume diminue tandis que la concentration en électrolytes augmente, les liquides extra cellulaires deviennent hypertoniques, ce qui a pour conséquence un mouvement de l’eau de la cellule vers les espaces extra cellulaire (deshydratation cellulaire), la cellule perds de l’eau qui vient compenser en partie la diminution du volume extra cellulaire.
Symptômes
-Soif précoce et intense.
-Sécheresse de tout les muqueuse.
-Anorexie
-Fièvre sans infection associée
-Troubles neurologiques (agitation , état de torpeur)
Sur le plan biologique : hématocrite élevée, la natrémie n’est pas changé.
Traitement :
repose su l’apport hydrique , eau pure per-os
Perfusion de solutés glucosées isotoniques.
deshydratation secondaire :
la cause essentiel est le manque de sels par une perte de liquides organiques contenant des électrolytes ; dans de tels conditions même si le sujet continue a absorber l’eau, les signes de la deshydratation extra cellulaire apparaissent, la diminution du capital extra cellulaire ont pour conséquence une baisse d la pression osmotique extra cellulaire, il s’en suit un mouvement de l’eau vers la cellule.
Etiologie :
-Pertes digestives : vomissements, diarrhée, fistules.
-Pertes rénales : néphropathies.
-Pertes cutanés (brûlures, dermatoses cutanées).
-Hypoaldosteronisme.
-Diurèse médicamenteuse .
la perte hydro sodé est responsable de la diminution du volumeplasmatique qui s erepercute sur :
-diminution du volume cardiaque.
-diminution de la pression artérielle.
-ralentissement du volume veineux de retour.
Symptomes :
-Traduction par un signe primordial : pli cutané (persistance du pli cutané, peau ridée, plissée ; hypotonie des globes oculaires).
- tachycardie, hypotension artérielle, oligurie.
Sur le plan biologique : hématocrite élevée, hyponatrémie.
Traitement :
- Transfusion sanguine
- Perfusion de solutés salés isotoniques.
3.1.3 les états d’hyperhydratations :
hyperhydratations extra cellulaires : syndrome oedemateux
-
Œdèmes
1. Définition
L’œdème se définit comme étant une augmentation pathologique du volume du liquide interstitiel :c’est une hyperhydratation du milieu interstitiel.
2. Classification des œdèmes :
On distingue plusieurs types d’œdèmes :
Œdèmes périphériques : c’est une infiltration liquidienne du tissu sous-cutané, il peut être localisé ou généralisé .
Œdème cavitaire (épanchement) : liquide retenu dans une cavité séreuse ( pleurésie , hydrothorax).
Œdème parenchymateux : c’est une accumulation liquidienne au niveau des espaces interstitiels des tissus (œdème pulmonaire, œdème hépatique, œdème cérébrale)
3. Origines des œdèmes :
Inflammatoire : le processus inflammatoire est accompagné de libération de substances vaso actifs responsables du passage de certains constituants plasmatiques à travers la paroi capillaire et leur accumulation dans les espaces interstitiels ainsi se trouve formé un exsudat dont la composition chimique est plus ou moins proche de celle du plasma.
Non inflammatoire : dû à des troubles de la pression oncotique ou hydrostatique entraînant la formation d’un transsudat dans les espaces interstitiels.
4. Rappels sur les échanges liquidiens physiologiques
pôle veineux pole artériel
au pôle artériel, la pression elle est essentiellement représenté par la pression artérielle dont la valeur est supérieur à celle de la pression oncotique.
En revanche, au pôle veineux la pression hydrostatique est essentiellement due à la pression veineuse de valeur inférieure à la pression oncotique.
En conséquence, physiologiquement , l’eau a tendance à sortir des capillaires au pôle artériel et à y entrer au pôle veineux.
La variation de pression peut survenir au niveau du pole veineux, ou bien au niveau lymphatique entraînant une modification de pression entre la sang et le milieu interstitiel.
5. physiopathologie de l’oedeme :
L’apparition de l’œdème c’est a dire l’accumulation de liquide dans les espaces interstitiels résulte de l’une ou l’autre des deux causes suivantes :
- l’insuffisance d’excrétion rénale.
- La fuite de liquide hors des capillaires
5.1 œdème par insuffisance d’excrétion rénale :
Dans les œdèmes par insuffisance d’excrétion rénale , une perturbation fonctionnelle ou anatomique , ne peut permettre aux reins d’éliminer autant de sel et d’eau que l’organisme en reçoit, le sel et l’eau vont donc s’accumuler dans les espaces interstitiels sous forme d’œdèmes.
il en va de la sorte dans tout les états de déséquilibre glomérulo tubulaire au profit de la réabsorption tubulaire , tel que :
- les lésions organiques du glomérule : glomérulonephrite
- exagération de la réabsorption tubulaire :
soit d’origine circulatoire : insuffisance cardiaque
soit d’origine hormonales (hypersécrétion d’hydrocortisone, d’aldostérone), médicamenteuses
5.2.oedéme par fuite d liquide hors des capillaires :
un second type d’œdème trouve son origine dans une anomalie des échanges entre le plasma et les liquides interstitiels
1augmentation de la pression hydrostatique sanguine : stase sanguine
se rencontrent en cas :
- d’hypertension veineuse de cause mécanique, cette hypertension veineuse va engendre une forte augmentation de la pression hydrostatique et un engorgement du territoire veineux (thrombose veineuse, phlébite, compression veineuse par formation tumorale).
- Insuffisance cardiaque : l’insuffisance cardiaque est la cause la plus fréquente d’œdème généralisée ; une insuffisance cardiaque droite provoque une hypertension veineuse systémique avec œdème et ascite, une insuffisance cardiaque gauche provoque une hypertension veineuse pulmonaire avec œdème pulmonaire aiguë (OAP).
œdèmes par diminution de la pression oncotique du plasma :
Résultant surtout d’une hypoprotéinemie responsable de la diminution de la pression oncotique,
en cliniques, on observe une hypoprotéinemie au cours de :
- certaines carences en protéines( insuffisance d’apport protéique (mal nutrition), enteropathies)
-certains états pathologiques : affections hépatiques, syndrome néphrotique.
œdèmes par augmentation de la perméabilité capillaire pour les protides :
œdème histaminique : l’histamine est sécrétée par les polynucléaires basophiles et par les mastocytes au moment du choc anaphylactique, il constitue un médiateur chimique qui provoque la sécrétion du suc gastrique, la contraction des fibres lisses, et les artérioles, il augmente la perméabilité vasculaire et dilate les capillaires ; elle permet par conséquence le passage de protéines en dehors des capillaires ,il s’en suit une diminution de la pression oncotique.
œdème infectieux inflammatoire :
L’action de bactéries et leurs toxines et celle des virus jouent un rôle important dans l’altération de la paroi capillaire, la fuite des protéines va entraîner une baisse de la pression oncotique de part et d’autre de la membrane capillaire.
l’œdème lymphatique (lymphodème) :
dans certaines conditions , le passage du liquide dans le tissu interstitiel se fait non à partir des capillaires sanguins mais par les vaisseaux lymphatiques.
En effet , il existe deux voies de retour du sang : les veines et les lymphatiques, leurs rôles sont différents :
- normalement, les capillaires sanguins ne réabsorbent que l’eau et les sels.
les lymphatiques drainent les protéines extra vasculaires et tout matériel non absorbable par les capillaires sanguins, cette absorption des protéines est la tache principale des lymphatiques qui veillent aussi à ce que soient éliminées du milieu intérieur, les substances ne excès qui seraient défavorables au bon fonctionnement cellulaire
la diminution de la filtration ganglionnaire qui survient en cas de : fibrose lymphatique, lymphosarcome,.filariose entraînant un éléphantiasis.
Dans tout les cas , on va noter une stase lymphatique en amont de l’oblitération, et l’apparition d’un œdème particulier non douloureux par fuite de lymphe dans les tissus interstitiel.